Un mois plus tard, le « général hiver » a fait son entrée et la Grande Armée, jadis composée des meilleurs combattants d’Europe, harcelée par les troupes russes et le froid, souffre déjà terriblement.
Le 22 novembre 1812, la situation est critique pour Napoléon Ier. Les troupes russes, réunies en trois armées, viennent de couper la retraite des Français en détruisant le pont de Borissov, qui permet le passage de la rivière Bérézina.
Le temps joue contre Napoléon, qui n’a pas le temps de chercher un autre passage. Oudinot est envoyé pour créer une diversion alors que l’Empereur appelle le général Eblé et ses pontonniers à Studianka.
Quatre cent hommes entrent dans la légende, se jetant dans l’eau glacée de la rivière Bérézina pour construire deux ponts, longs de 90 mètres de longs et 5 mètres de large.
Leur chef Eblé, mourra le 31 décembre des suites de la manœuvre. Seulement huit survivront.
Pendant quatre jours, les français traversent d’une berge à l’autre. Le maréchal Victor, à la tête de 10 000 hommes, repousse héroïquement les assauts russes. La manœuvre est une magnifique réussite, et c’est un retentissant coup d’éclat de la Grande Armée et de son chef.
Le général Tchitchagov est démis de ses fonctions tant le camouflet est retentissant chez les russes.
Lors de la traversée de la rivière Bérézina en 1812, les retardataires restent de l’autre côté de la rivière Bérézina
Une deuxième idée reçue est à bannir sur cet affrontement. On raconte souvent que la Bérézina est une victoire au prix amer, puisque des milliers de personnes restent sur la mauvaise rive. Il faut savoir qu’en réalité, ces hommes et ces femmes sont des retardataires, maintes fois avertis par Eblé et les autres généraux. Une semaine après la fin des affrontements, Napoléon quitte les restes de l’armée et rentre à Paris.
Antoine Charpagne – Responsable culturel du Mémorial de la bataille de Waterloo 1815