Exposition temporaire Catherine Thiry – Effigies
EXPOSITION TEMPORAIRE
du 10 novembre 2022
au 31 mars 2023
En collaboration avec la commune de Braine-l’Alleud, dans le cadre du Parcours d’Artistes 2022 le Mémorial de la bataille de Waterloo 1815 présente :
l’exposition de CATHERINE THIRY – EFFIGIES
Cet hiver, l’artiste Catherine Thiry expose ses sculptures dans l’Allée de la Garde au Mémorial de la bataille de Waterloo 1815.
Certaines, majestueuses et monumentales, sont posées sur la plaine de Mont-Saint-Jean, près des fermes d’Hougoumont, de la Haie Sainte, de la Papelotte, là où le cheval d’un maréchal a été tué dans le bourbier mouillé de sang et de larmes.
Elle lui rend hommage.
Grand Elixir émane de la terre et demeure en place. Effigie équestre, complexe, gracieuse, mais puissante sur laquelle apparaissent les aspérités et les empreintes digitales de l’artiste, témoignages de la rencontre magnétique entre ses mains et la terre glaise.
Ici, la tête émergée de son Cador qui défie le temps et le Lion. Là, Morphosis, devient le gardien de la paix des âmes disparues sur ces terres brûlées par un déluge de feu, piétinées par la rage des grenadiers à cheval et des dragons jusqu’au Mont-Saint-Jean… L’artiste, sa destinée, rencontre les disparus captifs de l’Histoire et honore les êtres vivants, comme un instantané, visages de la guerre des hommes et des empereurs.
Dans les entrailles de cet émouvant Mémorial, se présente d’abord Panacée, étonnante jeune femme aux lignes sinueuses et pourtant soutenues. Le volume naît d’un ensemble de traits qui jouent avec l’ombre et la lumière. Sa surface est vivante, vibrante, palpitante.
Un saisissement nous transcende…
Catherine Thiry prend à bras-le-corps les formes qui germent en elle depuis l’enfance. Dans son atelier, là, juste au bout de la Marache, le chemin des Cosaques, elle vit, crée et sculpte sa terre. Elle capte la puissance de l’intention, le mouvement suspendu d’un homme que le doute blesse. Au travers de la forme, l’énergie triomphe. Elle modèle la terre à grandes touches, comme elle applique la peinture sur ses toiles.
L’allée de la Garde s’offre à nous, profonde, infinie, sous un puit de lumière du jour, où sont postées ses effigies immobiles, après leurs longues besognes. Les visages humains se montrent, nous interrogent ou s’abîment dans des teintes d’ors et d’argiles folles et profondes.
Catherine Thiry n’écoute que ses sensations. Dans le silence des mots, elle danse avec la terre. Elle magnifie l’intensité du présent, et partage ce qui nous relie, nous unit, ce qu’il y a entre les lignes, sous la surface. L’œuvre sensuelle et spontanée qu’elle dresse hors de terre. accroche la lumière et, parfois, vous prend à la gorge comme un chagrin. Il y a de l’allégresse dans son art et une force pénétrante mêlée de flammes, sans peur, en toute liberté.
Avec ses mains blessées et chaudes de travailleur de force, elle taraude la terre, torture la glaise, la déforme, la plaque, la caresse, en fait une carapace selon sa technique particulière, faite de reprises, d’épaisseurs et d’irrégularités. Les formes nouées du cou, du dos, du ventre et des visages dont les regards sont détaillés ou gommés délibérément.
Effigy, Aequanimus, Sagace et Epicène, tombés en de pareilles mains, pour tout le reste si estimables, nous renvoient en miroir à nos propres failles, à l’interprétation de nos blessures dans une familiarité déconcertante. Ces sculptures empruntes d’émotions sourdent nous disent notre humanité profonde.Chaque œuvre de Catherine Thiry est une bribe d’infini. Ses créations coulées en bronzes originaux et en composite de fer subliment l’instantanéité et magnifient ses œuvres monumentales qui maintenant sont comme animées. L’effigie est en vie.
Libre, mobile, émouvante, Catherine Thiry nous offre son travail singulier, exposé et acquis par des collectionneurs d’art du monde entier.
C’est une formidable et merveilleuse idée d’exposer ses œuvres dans ce lieu chargé d’histoire.
A voir et revoir sans attendre !